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Burkina Faso : quand la culture devient une arme géopolitique et un pont entre les peuples africains
Dans un monde où la géopolitique se résume souvent à des rapports de force, des intérêts stratégiques et des tensions diplomatiques, le Burkina Faso a choisi une voie singulière. Une voie qui ne s’écrit pas avec des alliances militaires ou des pressions économiques, mais avec quelque chose de plus profond, plus humain, et surtout plus africain : la culture.
Car si certains pays misent sur leur puissance économique ou leur poids démographique, le Burkina, lui, a fait un pari différent : celui de l’Afrique des peuples.
Une Afrique qui discute, qui danse, qui crée, qui célèbre, qui échange.
Une Afrique qui se reconnaît bien avant de s’opposer.
Et ce choix n’est pas un hasard.
C’est une véritable stratégie géopolitique assumée, fine, patiente, redoutablement efficace.

Un petit pays avec une vision immense
Le Burkina Faso n’a jamais prétendu être une puissance économique ou militaire. Pourtant, dans l’imaginaire africain, son influence culturelle dépasse largement sa taille. Pourquoi ? Parce que depuis des décennies, le pays a construit une diplomatie basée sur la confiance, la rencontre, l’hospitalité, et surtout sur la conviction que l’identité africaine se nourrit du partage.
Même dans les périodes où les relations politiques avec certains voisins se tendent — notamment avec la Côte d’Ivoire — le Burkina maintient une porte toujours ouverte pour les artistes, les créateurs, les écrivains, les musiciens et les cinéastes venus de tout le continent.
Un choix rare, presque audacieux, dans une époque où les divergences politiques se transforment vite en fractures culturelles.
La culture comme pont, même quand la politique trébuche
Prenons un exemple récent : les Sotigui Awards, organisés le week-end dernier à Ouagadougou.
Sur la scène : des artistes venus de toute l’Afrique… dont des Ivoiriens.
Dans la salle : des applaudissements venus de toutes les régions du continent.
Dans l’air : une célébration de ce que l’Afrique a de meilleur à offrir.
Politiquement, les relations étaient tendues.
Culturellement, l’amitié était intacte.
Et ce n’est pas un hasard.
C’est un message.
Un message adressé au continent entier :
“Les peuples ne doivent pas payer le prix des tensions des gouvernements.”
Parce que, fondamentalement, les peuples africains partagent une histoire, des imaginaires, des langues, des rythmes, des traditions similaires. Et c’est cette continuité humaine que le Burkina refuse de laisser se briser.
Le génie discret des grands festivals burkinabè
Pour comprendre la stratégie culturelle du Burkina, il suffit d’observer la puissance et la régularité de ses grands événements, qui font du pays une véritable capitale artistique africaine :
Le FESPACO
Le plus grand festival de cinéma d’Afrique.
Un lieu où les réalisateurs africains se rencontrent, où les visions se croisent, où l’imaginaire continental se construit film après film.
Le SIAO
Le plus grand salon de l’artisanat africain.
Des milliers d’artisans, d’exposants, de visiteurs venus de partout.
Une célébration du génie créatif africain, des mains qui transmettent et des cultures qui se répondent.
Les Marley d’Or
Une scène musicale panafricaine, où les artistes du continent se retrouvent pour célébrer les talents, les styles, les identités musicales africaines.
Les Sotigui Awards
Un événement dédié aux acteurs et actrices du cinéma et du théâtre africain.
Une passerelle entre les mondes artistiques francophones, anglophones et lusophones.
Tous ces festivals ont un point commun :
Ils réunissent des Africains dans un moment où beaucoup de frontières se referment.
Et c’est là que se trouve le génie discret du Burkina Faso.
Parce qu’en maintenant ces rendez-vous, le pays rappelle au continent que la culture reste un espace où l’on se comprend, même quand la politique nous divise.
Une géopolitique qui ne ressemble à aucune autre
Ce que fait le Burkina, ce n’est pas seulement de la culture.
C’est une manière de dire :
“Nous sommes Africains avant d’être Ivoiriens, Maliens, Burkinabè ou Nigériens.”
C’est une manière de rappeler que :
- les frontières sont politiques,
- mais les imaginaires sont collectifs ;
- les tensions sont ponctuelles,
- mais les liens sont historiques.
Et dans un monde où chaque pays cherche son influence, le Burkina a trouvé la sienne :
réunir ce que les autres séparent, relier ce que les autres opposent, rassembler ce que les États divisent.
C’est une diplomatie du cœur, mais avec une lucidité stratégique.
Car un continent uni culturellement est un continent qui peut peser géopolitiquement.
L’avenir appartient aux nations qui savent rassembler
L’Afrique avance.
Avec ses défis, ses désaccords, ses passions et ses ambitions.
Mais une chose est sûre :
Les nations qui misent sur la culture, sur les rencontres, sur la circulation des idées et des artistes seront celles qui construiront l’avenir.
Et dans cette Afrique qui naît sous nos yeux, le Burkina Faso fait partie des pays qui montrent la voie.
Avec modestie.
Avec détermination.
Avec cette capacité rare de garder un cœur ouvert même quand le monde se ferme.
Conclusion : le Burkina, ce pays qui n’a jamais oublié que l’Afrique est une famille
La vraie puissance, ce n’est pas la force.
Ce n’est pas la richesse.
Ce n’est pas le territoire.
La vraie puissance, c’est la capacité à rassembler.
Et ça, le Burkina le maîtrise depuis longtemps.
Parce que la géopolitique des États change.
Mais la géopolitique des peuples, elle, ne s’efface jamais.
Vous pouvez regarder notre vidéo sur le sujet sur la chaine youtube de tond média en cliquant ici


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