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Djeni et son feu sacré : la volaille fumée qui fait voyager le goût du Burkina Faso
Dans une ruelle tranquilles de Ouagadougou, une odeur alléchante s’échappe d’une cour discrète, éveillant aussitôt les sens. C’est celle du poulet fumé artisanal, spécialité de Djeni Farima Lingani, fondatrice de l’atelier culinaire Gratitude fumet local. Derrière ses fumoirs traditionnels, cette entrepreneure africaine passionnée transforme chaque volaille en un bijou gastronomique. En misant sur la cuisine burkinabè artisanale, Djeni réussit à séduire les palais locaux… et bien au-delà.

Le fumage comme héritage, la volaille comme signature culinaire
Dans son espace de travail sobre mais méticuleusement organisé, Djeni maîtrise l’art du fumage comme un chef d’orchestre; son orchestre. Chaque volaille, lentement cuite au bois, dégage un parfum envoûtant, typique de la volaille fumée de Ouagadougou.
« La volaille, c’est mon cœur de métier. Elle demande patience, rigueur et respect du feu », confie-t-elle, gantée et concentrée, un œil sur les braises.
La recette du succès ? Une méthode 100 % artisanale. Aucun arôme chimique, aucun raccourci industriel : uniquement du bois local, une flamme bien maîtrisée et du temps. Le résultat est un produit local burkinabè qui allie goût, texture et authenticité. Cette démarche s’inscrit pleinement dans la valorisation du patrimoine culinaire du Burkina Faso, où chaque bouchée raconte une histoire.
Des clients conquis et fidèles à la gastronomie burkinabè
La réputation de Djeni repose sur la qualité constante de son travail et une clientèle fidèle qui en parle avec fierté.
« Son poulet fumé a un goût incomparable. On sent qu’il est préparé avec amour et précision », témoigne Hamidou, client fidèle du quartier.
« Je le recommande à tous mes amis de la diaspora. C’est devenu une fierté burkinabè, un produit qu’on aime faire découvrir », renchérit Nadia, restauratrice à Ouaga 2000.
Les habitués ne s’y trompent pas : chez Djeni, on ne mange pas juste du poulet, on vit une expérience de la cuisine artisanale burkinabè. En bouche, c’est le goût d’un terroir, d’une passion et d’un savoir-faire transmis par les flammes.
Des défis logistiques, mais une passion intacte
Derrière la réussite se cachent aussi des défis quotidiens. Comme dans beaucoup de projets artisanaux, l’approvisionnement en matériaux et équipements peut s’avérer compliqué.
« Il arrive que le matériel tarde à venir, alors que les commandes s’accumulent. C’est un vrai casse-tête, mais on s’accroche », avoue Djeni, toujours déterminée.
Malgré ces obstacles, elle refuse de faire des compromis sur la qualité. Chaque client, qu’il soit du quartier ou de l’étranger, repart avec un produit irréprochable. Pour elle, l’exigence artisanale n’est pas une option, c’est une signature.
Une vision internationale portée par les femmes
Si Djeni a conquis les quartiers de Ouaga, elle rêve désormais plus grand. Sa vision : exporter la volaille fumée du Burkina Faso au-delà des frontières, en s’appuyant sur un réseau de femmes entrepreneures africaines.
« Je veux créer des partenariats avec des femmes de la diaspora. Je fournis, elles vendent. On gagne toutes les deux », explique-t-elle avec passion.
Cette approche inclusive et collaborative s’inscrit dans une dynamique de valorisation des produits locaux africains sur les marchés internationaux. Pour Djeni, ce n’est pas qu’un projet économique : c’est un acte militant, une façon de faire rayonner la richesse de la gastronomie burkinabè tout en créant de l’emploi et de la valeur.
Gratitude fumet local, ce n’est pas qu’un nom accrocheur. C’est un symbole : celui d’une Afrique qui innove à partir de ses racines. Une cuisine nourrie par la terre, le feu et la volonté d’entreprendre. Chaque volaille fumée est une ode au Burkina Faso culinaire, un lien entre tradition et modernité.
Et pendant que les fumées s’élèvent dans le ciel de Ouagadougou, l’ambition de Djeni, elle, continue de s’enflammer.
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