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Avec Faso Andubè, le Burkina Faso mise sur sa jeunesse et sa diaspora pour transformer ses compétences en moteur de développement.

 

Le véritable trésor du Burkina Faso

On réduit souvent le Burkina Faso à ses mines d’or, à son coton ou à sa résilience face aux épreuves. Mais la vraie richesse du pays n’est pas enfouie sous terre. Elle marche dans les rues de Ouagadougou, sort des universités, et s’éparpille aux quatre coins du monde. Cette richesse, c’est la jeunesse burkinabè et sa diaspora. Plus de 65 % de la population a moins de 25 ans : une force colossale, une énergie brute. Pourtant, cette énergie est trop souvent freinée par le chômage, l’exil ou le manque de visibilité.

C’est pour briser ce cercle que le Burkina a lancé une initiative inédite : Faso Andubè, une plateforme nationale qui entend transformer le potentiel humain en moteur de développement.

Avec Faso Andubè, le Burkina Faso mise sur sa jeunesse et sa diaspora pour transformer ses compétences en moteur de développement.
Avec Faso Andubè, le Burkina Faso mise sur sa jeunesse et sa diaspora pour transformer ses compétences en moteur de développement.

Qu’est-ce que Faso Andubè ?

Lancée officiellement en octobre 2024 par la présidence du Burkina Faso, Faso Andubè est une plateforme numérique qui vise à connecter la jeunesse, la diaspora et les entreprises. Son nom, “Andubè”, signifie littéralement “Mettons-nous ensemble”. Et c’est bien toute l’ambition du projet : rassembler ce qui est éparpillé, donner de la visibilité aux compétences et créer des passerelles entre ceux qui cherchent et ceux qui offrent.

Faso Andubè se veut plus qu’un simple site : c’est une porte ouverte, une invitation à participer à l’édifice national.

Comment ça marche ?

La plateforme fonctionne comme une vitrine des compétences burkinabè. Chaque utilisateur peut créer un profil détaillant son parcours, ses formations et ses expériences. Qu’on soit étudiant, professionnel confirmé, membre de la diaspora ou même “ami du Burkina”, chacun peut y trouver sa place.

L’objectif est simple : rendre les talents visibles, permettre aux entreprises, ONG et institutions d’accéder à un vivier qualifié, et multiplier les opportunités.

Les premiers résultats

Évidemment, on ne construit pas une communauté du jour au lendemain. Mais les premiers chiffres donnent une idée de la dynamique : plus de 100 talents inscrits, 50 entreprises partenaires et des dizaines d’opportunités déjà publiées. C’est modeste, mais prometteur.

On pourrait comparer Faso Andubè à un “LinkedIn burkinabè”, mais avec une différence essentielle : ici, la finalité n’est pas de séduire l’étranger ou de gonfler un CV, mais de mettre son expertise au service de son pays.

Pourquoi c’est important

Pour un jeune diplômé de Bobo-Dioulasso, Faso Andubè peut représenter une première chance d’être repéré. Pour un chercheur burkinabè à Paris, c’est un outil pour contribuer à distance. Pour une PME locale, c’est la possibilité de trouver un profil rare sans chercher des mois.

Au-delà des individus, l’État y voit un levier pour accélérer l’industrialisation, renforcer la souveraineté technologique et bâtir un développement centré sur les ressources humaines. En clair : transformer la jeunesse en moteur économique.

Des scénarios concrets

Imaginez un étudiant en informatique à Ouaga. Invisible jusque-là, il s’inscrit sur Faso Andubè. Quelques semaines plus tard, une start-up le contacte et lui propose son premier contrat.

Ou encore, un médecin burkinabè installé à Montréal découvre un projet de santé communautaire au Faso. Grâce à la plateforme, il conseille à distance et vient deux semaines sur place former une équipe locale.

Ou bien une entrepreneure burkinabè à Abidjan qui recrute un technicien informatique basé à Bobo-Dioulasso grâce à Faso Andubè.

Ces scénarios montrent la promesse de la plateforme : créer des ponts et transformer des destins.

Les défis à relever

Bien sûr, tout n’est pas simple. Les inscriptions restent encore faibles par rapport au vivier de talents. La qualité des profils et des offres doit être rigoureusement contrôlée. Les zones rurales, souvent privées d’un bon accès internet, risquent d’être laissées de côté. Et surtout, les opportunités doivent être réelles et rémunératrices.

Un site qui promet beaucoup mais ne débouche sur rien décourage vite.

Mise en garde

C’est ici qu’une mise en garde s’impose. Attention à ne pas réduire Faso Andubè à une copie de LinkedIn ou à un vulgaire site de petites annonces. Si la plateforme se limite à un dépôt de CVs et d’offres, elle perdra tout son sens. Pour réussir, elle doit devenir un véritable outil stratégique, pensé, entretenu et amélioré, capable de créer de vraies connexions et d’accompagner les talents.

Le risque, sinon, est de voir une bonne idée finir comme tant d’autres : oubliée, faute d’entretien et de vision.

Une Afrique qui croit en elle-même

Malgré ces défis, Faso Andubè envoie un signal fort : le Burkina Faso parie sur son intelligence collective. Le pays rejoint ainsi la dynamique d’autres nations africaines, comme le Nigeria, le Rwanda ou l’Éthiopie, qui mobilisent leur diaspora et leur jeunesse pour avancer.

Si la plateforme tient ses promesses, elle pourrait devenir un symbole : celui d’une Afrique qui croit en elle-même et qui se construit par ses propres forces.

Vous pouvez regarder notre vidéo sur le sujet sur notre chaine youtube en cliqunt ici

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